Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait apportées dans la constitution universitaire, on laissait volontiers sommeiller, un auditeur général ou un vice-gérent entreprenants les réveillèrent en 1679. Aussitôt grand émoi dans le Collège des docteurs. D’autant plus que, sans l’avoir même appelée à se défendre, la Congrégation du Concile de Trente, par un rescrit du 12 août, condamna l’Université, en retranchant de son sein les avocats. Des deux questions, en effet, qui lui étaient soumises : si les avocats gradués à Avignon et y plaidant étaient membres de l’Université ; si les agrégés simples, c’est-à-dire non chargés de fonctions spéciales participaient régulièrement aux privilèges universitaires, elle avait tranché négativement la première et remis à une audience ultérieure la décision de la seconde.

Le Collège sent donc qu’il faut se hâter. Dès le 2 septembre, il commet la poursuite de l’affaire à un de ses membres, M. de Tulle, alors à Rome[1] ; mais, trois mois après, il choisit un délégué spécial, M. de Villegarde qui, il est vrai, ne presse point son départ, malgré la générosité avec laquelle on pourvoit à ses dépenses[2]. C’est que l’affaire traîne en longueur. Le pape Innocent XI a suspendu l’effet du rescrit de la Congrégation et l’a chargée de délibérer de nouveau, l’Université entendue, sur la question qu’elle n’a point résolue et qu’il pose sous cette forme générale : quels sont les docteurs

  1. Délib. du Collège des docteurs du 1er sept. 1679. On décide d’employer aux frais de cette mission l’argent qui revenait aux régents. A. V. D 31, fo 34.
  2. Délib. du 17 janvier 1680 députant M. de Villegarde. — Délib. du 11 mars, fixant à 20 pistoles par jour de voyage et à 10 pistoles par journée de séjour les honoraires qui lui sont attribués. Les autres frais feront l’objet d’un compte spécial. — Délib. du 3 juin. Il faut attendre l’arrivée de M. de Villegarde à Rome, d’autant plus que M. de Brancasio, secrétaire de la Congrégation du Concile, a promis de l’entendre. M. Tamisier, avocat, qu’on avait employé pour cette affaire, a agi avec beaucoup d’affection pour le Collège ; il n’a pas encore eu d’argent, il faut le satisfaire. Le primicier reçoit les pouvoirs à ce nécessaires. M. de Villegarde a reçu 60 pistoles d’Espagne. A. V. D 31, fos 99, 103, 110.