Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ces prévisions optimistes mirent douze ans à se réaliser. Dès le mois de janvier 1686, Guyon découragé demandait à quitter Paris. Sur les instances du Collège des docteurs, il y restait encore deux mois, mais sans obtenir de résultat positif. Le Peletier et Bignon n’avaient pas encore déposé leur rapport, malgré ses prières. Le chancelier, qu’il avait vu à Versailles, ne donnait que de bonnes paroles. Sans doute, il trouvait le mémoire des Avignonais fort bien établi ; mais il voulait faire un règlement général, où l’Université d’Avignon serait comprise[1]. Ce règlement parut, en effet, en 1690, mais il n’y était pas question d’Avignon. Bien que le Collège des docteurs se fût hâté d’en adopter pour son compte les dispositions relatives aux études, justice ne lui était pas rendue encore. Serait-ce que les agents du Collège à Paris ont manqué d’habileté ou de zèle ? Leurs efforts, du moins, ont paru s’enchevêtrer et se contrarier ; il faut les accorder et pour ce faire, on députe un homme de confiance, M. Bernard, prévôt de Saint-Symphorien et frère du bedeau[2], puis M. de Tache, ancien primicier[3]. La solution définitive se fait attendre encore trois ans, mais la victoire est éclatante. Successivement, Avignon voit débouter toutes ses rivales, et notamment les plus ardentes, Valence et Besançon, et le 5 mai 1698, de nouvelles lettres patentes viennent confirmer le droit de ses gradués à postuler ou exercer dans tout le royaume, sauf à se conformer aux édits du roi et aux règlements de 1679 et 1690[4].

Cette fois la période des grandes luttes était bien close pour

  1. Délib. des 11 janvier et 1er mars 1686. A. V. D 31, fos 182 et 189.
  2. Délib. des 9 mai 1690 et 6 mars 1691. — Délib. du 9 nov. 1694 députant Marc-Antoine Bernard, qui recevra « cent livres pour aller à Paris et autant pour revenir ». A. V. D 31, fos 217 et 233 ; D 32, fo 23.
  3. Délib. du 8 juin 1693. A. V. D 32, fo 34.
  4. Laval, 68.