Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/31

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Encore à cette époque et plus tard même se montraient-ils moins préoccupés de fonder un véritable enseignement médical que de s’assurer contre des rivaux sans scrupules le monopole exclusif de l’exercice de la médecine à Avignon : leurs intérêts professionnels les touchaient beaucoup plus que ceux des études médicales ou que ceux de l’Université elle-même, dans laquelle ils trouvèrent trop souvent, comme ils le disaient, non une mère, mais une marâtre.

Dès le xviie siècle cependant, leur nombre, la réputation que quelques-uns d’entre eux avaient acquise comme praticiens, le crédit et la considération qui se sont toujours attachés, malgré Molière, à la profession médicale, avaient donné à leur Collège un certain éclat.

Ils étaient quinze en 1597[1]. Nombre déjà respectable. Il s’éleva à vingt-cinq et même à trente, un siècle plus tard. Tous les agrégés ne résidaient pas, d’ailleurs, à Avignon. Sans cesser de faire partie du corps, quelques-uns étaient allés habiter la Provence, Lyon, Paris même. Cette anomalie ne persista pas au xviiie. Mais à cette époque et surtout après la peste de 1721, si meurtrière aux médecins, les membres de la Faculté d’Avignon voient leur nombre diminuer sans cesse : on n’en compte plus que onze ou douze vers 1750, dix seulement au moment où éclata la Révolution[2].

  1. A. V. D 155, fo 27. Trois d’entre eux sont notés comme ordinairement absents.
  2. Les listes manquent jusqu’en 1665. — À cette époque, le nombre des agrégés est de 22 ; on en trouve 25 en 1670, 26 en 1676, dont 6 ne résident pas (deux résident à Carpentras, un à Chateaurenard, un à Lyon, deux à Paris ; 27 en 1681 dont huit ne résident pas (trois résident à Carpentras, un à Chateaurenard, un à Lyon, un en Flandre, deux à Paris). Ces chiffres s’abaissent ensuite à 23 de 1686 à 1680. à 19 en 1693, remontent à 21 en 1701 et 1703, retombent à 18 en 1712, à 15 en 1719. — Après la peste, il n’y a plus que 11 agrégés et ce chiffre se maintient à une ou deux unités près jusque vers 1770 ; on en trouve alors 15, mais en 1780 on n’en trouve plus que 12, puis 11, et 10 au 24 mai 1790. (A. V. D 137 à 154 notamment D 137, fo 217, 375, 298.)