Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à rendre compte de sa conduite et à justifier ses décisions[1].

On a vu son rôle dans l’assemblée des docteurs. Président, il exerce sur les débats une influence prépondérante et sait entraîner les majorités. Chef du gouvernement universitaire et le plus souvent, rapporteur des commissions ou organe des assemblées particulières, il a seul, en fait, ou à peu près seul, l’initiative des propositions et rarement on passe outre à son avis. La délibération terminée et le vote acquis, il devient, seul ou avec le concours des autres officiers universitaires, agent d’exécution. L’administration du studium et la gestion de ses finances lui appartiennent.

Comme administrateur, il a sous ses ordres tous les agents de l’Université, il les guide et les surveille. Il prend, avec ou sans leur concours, toutes les mesures exécutives ou conservatoires qu’ont prescrites les délibérations du Collège ou que nécessite le bien de l’Université. Il correspond avec le vice-légat, les consuls et l’archevêque, avec les cardinaux ou le secrétaire d’État du Saint-Père, avec les ministres du roi de France, avec les recteurs des autres Universités[2]. Il engage et poursuit les procès qu’il faut soutenir, sauf, s’il y a lieu, à en référer au Collège.

L’Université n’a pas d’autre trésorier, ni d’autre agent comptable que lui. Il a la surveillance de ses biens meubles et immeubles et la gestion de ses revenus. Il donne à bail, sur un vote du Collège, les bâtiments ou terres appartenant au

  1. On voit souvent le primicier soit pendant le cours de sa magistrature, soit au moment où il va sortir de sa charge, faire au Collège un compte rendu général des affaires de l’Université, ou lui exposer les différents actes qui ont marqué sa gestion.
  2. La correspondance des primiciers ne nous est parvenue que par fragments, mais les lettres les plus importantes parmi celles qu’il a écrites ou qui lui ont été adressées sont insérées, pour les xviie et xviiie siècles, dans les registres des délibérations des docteurs. On trouve aussi quelques originaux et beaucoup de copies dans les mss. du Musée Calvet.