Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/92

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tions, il conférerait la noblesse héréditaire. L’Université rejeta ces propositions : la première aurait rompu une de ses traditions les plus anciennes, par l’autre on eût découragé les ambitions les plus légitimes. D’ailleurs, un bien petit nombre de familles, cinq ou six à peine, risquaient d’être anoblies de la sorte. Encore n’était-il guère à craindre qu’elles quittassent Avignon pour aller s’établir en France[1]. Finalement on s’accorda sur un moyen terme : la noblesse héréditaire serait acquise aux primiciers deux fois appelés à ces fonctions par des élections distinctes et non consécutives. Même faveur était accordée aux familles qui auraient compté deux primiciers dans leur descendance directe. Un bref du pape Pie VI du 22 août 1788 et des lettres patentes du roi Louis XVI, en date du 22 janvier 1789, vinrent confirmer cet arrangement, presqu’au moment où le primicériat allait disparaître avec l’Université elle-même[2].

  1. M. C. 2489. D’un relevé fait sur les livres de l’Université il résulte que de 1728 à 1786, en mettant à l’écart les prêtres, les primiciers décédés sans enfants et ceux qui avaient d’autres titres de noblesse, vingt-huit familles seulement ont exercé le primicériat. dont six seulement sont dans le cas de jouir de la noblesse attribuée à cette charge.
  2. Bref de Pie VI, 22 août 1788. Lettres patentes de Louis XVI du 22 janv. 1789. Assemblée du Collège des docteurs du 23 mars 1789. L’affaire avait causé à l’Université des frais très considérables. A. V. D 35, fo 331.