dereau (de Dreyfus) a été décalqué sur son écriture. Cette fois, le Syndicat, « pour 17.000 francs[1] », a acheté de vieilles lettres adressées, en toute confiance, il y a près de vingt ans, à une amie. « Un travail savant de laboratoire » en a fait les faux qui viennent d’être publiés ; « sans doute sortira-t-on d’autres pièces pour le perdre[2] » ! Quand il a connu cette nouvelle infamie, le pauvre homme a été pris, d’abord, « d’un tremblement convulsif[3] » ; puis, la colère l’emportant sur la souffrance, il avait résolu de se ruer sur ses ennemis, de les bâtonner à mort. Mais son avocat, et le général de Pellieux, à qui il a porté tout de suite sa véhémente protestation, l’en ont détourné. C’est à sa propre demande que l’enquête continue[4]. « Prochainement, le général lui-même va démontrer que ces lettres sont des faux[5] ! »
Les journaux de la congrégation et de l’État-Major enregistrèrent, le plus sérieusement du monde, ces sottises[6], mais, surtout, commentèrent la note du ministre de la Guerre. Pour plus de sûreté, d’ailleurs, ils ne reproduisirent pas les lettres à Mme de Boulancy[7]. Leurs lecteurs (des millions de Français) vont les ignorer. Ils
- ↑ Écho de Paris. — « Pour 20.000. » (Matin du 29 novembre 1897).
- ↑ Écho de Paris, Patrie, etc.
- ↑ Patrie.
- ↑ Intransigeant du 30 novembre.
- ↑ Écho de Paris (antidaté) du 1er décembre.
- ↑ Écho de Paris, Éclair, Libre Parole, Gaulois, Autorité, Jour. Patrie, Soir, Intransigeant, Journal, etc.
- ↑ Ni le Petit Journal (1.000.000 d’exemplaires), ni l’Écho de Paris (200.000), ni l’Intransigeant (200.000.) « Ces lettres sont fausses, écrivait Rochefort, nous ne voulons pas nous rendre coupables d’un faux en les reproduisant. » (30 novembre.) Son beau-frère Vervoort, avant que la consigne eût été donnée, avait plaidé les circonstances atténuantes : « Ces lettres ont été écrites dans une heure d’exaspération, elles sont d’un aigri, d’un exalté. » (Jour.)