que Ravary s’était bien gardé de convoquer, regimba ; elle déclara publiquement que la lettre « du Uhlan » était aussi authentique que les autres, qui avaient été reconnues par Esterhazy[1].
V
Ravary clôtura son instruction, le 30 décembre, sur ces paroles d’Esterhazy : « Je persiste à demander ma comparution devant le conseil de guerre qui, seul, peut faire éclater mon innocence et réduire à néant toutes les accusations de mes calomniateurs[2]. »
Le geste, à en croire le juge, lui parut beau ; mais sa conscience lui commandait de rester étranger à toute considération accessoire. Il tient Esterhazy pour innocent ; il le proclame.
On l’a accusé, autrefois, d’avoir triché au jeu[3]. Il fait loyalement le jeu de l’État-Major.
Le rapport de Ravary, au contraire du rapport de d’Ormescheville, était destiné à la publicité.
Il y relatait, sans en rien mettre en doute, et non sans admiration, les aventures d’Esterhazy et de la dame mystérieuse « qui avait d’abord exigé de lui le serment de respecter son incognito ». Il louait le commandant de
- ↑ Temps du 28 décembre 1897.
- ↑ Cass., II, 120. Esterhazy.
- ↑ Droits de l’Homme du 12 janvier 1889 : Aurore, etc. D’ailleurs, on n’en fournissait nulle preuve.
à Pellieux une lettre pressante au sujet de « l’expertise Boulancy ». Pellieux lui répondit le 29 : « Le général de Pellieux a l’honneur de faire connaître au commandant Esterhazy que les experts n’ont pas encore déposé leur rapport…, etc. » (Scellés Bertulus, 23.)