Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1903, Tome 3.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
213
L’ACQUITTEMENT D’ESTERHAZY

Déposèrent ensuite Curé et Mulot, Du Paty et Bertillon, sur les questions que Picquart leur avait posées au cours de son enquête ; Junck et Valdant, qui confirmèrent les dires de Lauth et d’Henry ; le commandant Bergougnan, ami d’Esterhazy ; et l’expert Belhomme « pendant quelques minutes[1] ». Les autres experts et le lieutenant Bernheim[2], qui avait été convoqué au sujet du manuel, ne furent pas entendus.

Pellieux fit communiquer au conseil de guerre le rapport des experts sur les lettres à Mme de Boulancy. Il pensait que, « dans l’intérêt d’une bonne justice, il ne devait subsister aucun doute dans l’esprit des juges[3] ».

Esterhazy écoutait distraitement, l’air d’un spectateur qui s’ennuie au théâtre, à une méchante pièce.

Vers le soir, l’un des secrétaires de Tézenas entra dans la salle des témoins et annonça que Picquart serait arrêté après l’audience[4].

Il ne broncha pas, demanda à Mathieu des nouvelles de son frère[5].

X

Le commissaire du gouvernement prononça quelques paroles, abandonna l’accusation. Cependant Tézenas plaida longuement, cinq heures d’horloge.

  1. Esterhazy, Dép. à Londres, 1er mars 1900.
  2. La défense et l’accusation renoncèrent à son témoignage (Rennes, III, 143, Bernheim). Voir t. VI, 336 et suiv.
  3. Lettre de Pellieux (du 11 janvier 1898) à Esterhazy. Même déclaration au procès Zola (II, 88).
  4. Cass., I, 206, Picquart. — Dès la veille, l’Écho de Paris annonçait qu’il serait déféré à un conseil d’enquête.
  5. Souvenirs de Mathieu Dreyfus.