Déposèrent ensuite Curé et Mulot, Du Paty et Bertillon, sur les questions que Picquart leur avait posées au cours de son enquête ; Junck et Valdant, qui confirmèrent les dires de Lauth et d’Henry ; le commandant Bergougnan, ami d’Esterhazy ; et l’expert Belhomme « pendant quelques minutes[1] ». Les autres experts et le lieutenant Bernheim[2], qui avait été convoqué au sujet du manuel, ne furent pas entendus.
Pellieux fit communiquer au conseil de guerre le rapport des experts sur les lettres à Mme de Boulancy. Il pensait que, « dans l’intérêt d’une bonne justice, il ne devait subsister aucun doute dans l’esprit des juges[3] ».
Esterhazy écoutait distraitement, l’air d’un spectateur qui s’ennuie au théâtre, à une méchante pièce.
Vers le soir, l’un des secrétaires de Tézenas entra dans la salle des témoins et annonça que Picquart serait arrêté après l’audience[4].
Il ne broncha pas, demanda à Mathieu des nouvelles de son frère[5].
X
Le commissaire du gouvernement prononça quelques paroles, abandonna l’accusation. Cependant Tézenas plaida longuement, cinq heures d’horloge.
- ↑ Esterhazy, Dép. à Londres, 1er mars 1900.
- ↑ La défense et l’accusation renoncèrent à son témoignage (Rennes, III, 143, Bernheim). Voir t. VI, 336 et suiv.
- ↑ Lettre de Pellieux (du 11 janvier 1898) à Esterhazy. Même déclaration au procès Zola (II, 88).
- ↑ Cass., I, 206, Picquart. — Dès la veille, l’Écho de Paris annonçait qu’il serait déféré à un conseil d’enquête.
- ↑ Souvenirs de Mathieu Dreyfus.