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CHAPITRE V

LA DÉCLARATION DE BULOW

I

Le discours de Cavaignac, sur les aveux de Dreyfus, avait paru à beaucoup d’esprits indécis, qui ne se résignaient pas de gaîté de cœur à l’injustice, une réponse topique à la lettre de Zola. Si le traître lui-même a confessé son crime, toute cette fantasmagorie s’écroule.

La légende, depuis trois mois, courait les journaux[1]. L’anecdote devenait autrement sérieuse avec Cavaignac, ancien ministre de la Guerre, personnage grave, vertueux, incapable de mentir. Non seulement il affirmait la réalité des aveux, mais l’existence d’un témoignage écrit contemporain, évidemment d’un rapport de Lebrun-Renaud. Les journaux de l’État-Major précisaient que ce rapport avait été écrit « au lendemain même de la dégradation[2] ».

  1. Récemment encore l’Éclair du 9, l’Écho de Paris du 12 janvier 1898 y étaient revenus. Bernard Lazare opposa un démenti formel à l’Éclair, déclara qu’il n’existait aucun rapport de Lebrun-Renaud. Il tenait le renseignement de Forzinetti qui avait interrogé son ancien camarade.
  2. Éclair du 9.