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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


exigea qu’une déclaration nouvelle, et, cette fois, officielle et publique, de son gouvernement, dégageât, avant l’ouverture du procès de Zola, la responsabilité de l’Allemagne.

Le ministre des Affaires étrangères fit en conséquence, devant la commission du budget du Reichstag, la réponse suivante à une question du député libéral Richter :

Vous comprendrez que je n’aborde ce sujet qu’avec de grandes précautions. Agir autrement pourrait être interprété comme une immixtion de notre part dans les affaires intérieures de la France, et nous avons constamment, et avec le plus grand soin, évité jusqu’à l’ombre d’une pareille immixtion. Je crois d’autant plus devoir observer une réserve complète à ce sujet qu’on peut s’attendre à ce que les procès ouverts en France jettent la lumière sur toute l’affaire

Je me bornerai donc à déclarer de la façon la plus formelle et la plus catégorique, qu’entre l’ex-capitaine Dreyfus, actuellement détenu à l’île du Diable, et n’importe quels agents allemands, il n’a jamais existé de relations ni de liaisons de quelque nature qu’elles soient.

Les noms de Walsin-Esterhazy et de Picquart, je les ai entendus, pour la première fois de mon existence, il y a six semaines.

(En effet, le chef de l’État-Major allemand n’entretenait pas les secrétaires d’État aux Affaires étrangères de ses histoires d’espionnage.)

Bulow ajouta que « la légende courante d’une lettre d’un agent mystérieux, qui aurait été trouvée dans un panier à papiers, ferait, peut-être, bonne figure dans

    idéaliste : « Alles was Zola gesagt hat ist wahr. » Tout ce que Zola a dit est exact. » (Notes inédites de Monod.)