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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


en son pouvoir d’empêcher les racontars d’une presse pour laquelle il ne cachait pas son mépris (bien qu’il fût en rapports suivis avec de nombreux journalistes qui soignaient sa gloire) ; mais il promit qu’il ne serait pas fait usage d’une pièce que l’ambassadeur d’une puissance amie arguait de faux.

Au Conseil des ministres qui suivit, Hanotaux raconta son entrevue avec Tornielli[1], que Panizzardi avait donné à l’ambassadeur « sa parole de gentilhomme et de soldat ». Barthou demanda si le ministre des Affaires étrangères pouvait suspecter une telle parole. Hanotaux répondit affirmativement, cita des précédents.

Le faux resta le pivot de l’œuvre de mensonge.

XII

Ainsi, dès la fin de novembre, le gouvernement fut avisé, officiellement, que Schwarzkoppen et Panizzardi attestaient sur l’honneur n’avoir pas connu Dreyfus ; qu’ils avaient limité leur affirmation à Dreyfus, et que l’attaché italien, personnellement mis en cause, arguait de faux, prêt à en déposer sous serment, les deux principales pièces du dossier secret.

    d’Orsay, transmit à Ressman les deux questions du juge d’instruction. Panizzardi répondit, le 9, par écrit et sa réponse fut produite au procès de Chapus. (Cass., I, 399. lettre de Tornielli à Hanotaux.)

  1. Cass., I, 644, Hanotaux. — Méline convient qu’Hanotaux le tint au courant (Chambre des Députés, séance du 13 décembre 1900) : il ajoute (au sujet à la lettre de Tornielli) : « D’ailleurs, personne n’y ajoutait d’importance sérieuse au point de vue où l’on se place. »