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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


tres espions, qu’il aurait inscrits à l’époque sur un chiffon de papier où il les lisait : Hofmann, Guénée, Crémieu-Foa, Maurice Weil et « Loeb » ou « Lebel, » peut-être « Leblois[1] ». Même un jour, il avait, pris un commensal de Schœnebeck pour Dreyfus, mais maintenant, l’ayant regardé attentivement, il convenait de s’être trompé.

À la lecture, par Jouaust, des notes de police qui avaient été adressées au conseil par Galliffet, il balbutia qu’il s’était marié, en effet, contre le gré des parents de sa femme, mais qu’il était vraiment de sang royal.

Aucune question des juges ; ils l’écoutèrent en silence.

Comme il avait signalé à Jouaust sa note de mai 1896 à Brücker sur leur conversation à cette date, d’où résultait qu’il n’aurait pas attendu le procès de Rennes pour informer le ministère de la Guerre, Galliffet la réclama au bureau des renseignements, où elle avait été, en effet, conservée, mais elle portait seulement le nom d’Hofmann. Pourquoi le misérable y ajoutait-il à présent celui de Dreyfus ? Surtout, qui lui avait indiqué ceux de Schœnebeck et de Mosetig ? Tout autre qu’un complice ou un complaisant aurait remonté, aussitôt, à l’un des officiers du service[2]. François,

  1. J’ai sous les yeux le fac-similé photographique de ce papier dont voici le texte : « Autriche. — M. le conseiller aulique Mosetig, par intermédiaire de M. Adamowitch. — Allemagne. — M. le comte de Schönbeck. — Noms donnés par Autriche : Officiers : Dreyfus, Crémieu-Foa ; civils : Guénée, Hofmann. — Noms donnés par Allemagne ; officiers : Weil ; civil : Löbl ou Lebel ou Leblois ? — Nom sous lequel le comte de Schönbeck a été à Paris : M. Kistelletsky, éditeur d’un livre de voyage et publicité de Munich, Adalbertstrasse. » Les noms en italiques sont raturés au crayon, mais parfaitement lisibles.
  2. Nice, 24 mars, 1904, Przyborowski : « J’ai souvent parlé de