tard, l’ayant chargé d’établir un commentaire de trois pièces secrètes, il n’a point conclu encore contre Dreyfus, mais seulement « que les faits précités pouvaient s’appliquer à lui[1] ».
Picquart avait vu autrefois la lettre de Du Paty à Boisdeffre[2] ; elle avait disparu des archives[3], ou bien Targe ne l’avait point trouvée[4] ; Du Paty en avait conservé la minute qu’il déposa. Il hésita, par contre, à remettre à la Cour le brouillon de son commentaire ; Sandherr l’avait autorisé à le garder, comme « moyen de défense » ; pourtant, il ne voulait pas le livrer sans l’autorisation de Mercier. Quelques avertissements de Baudouin aidant[5], il obtint le consentement de Mercier[6] et apporta la minute de sa « concordance » comme il l’appelait, « le grimoire le plus compliqué et le plus obscur[7] ». « Cela dépasse l’entendement », dira Davignon, quand Baudouin lui en donnera connaissance. Du Paty croyait que Mercier en avait remanié le texte avant de le communiquer au conseil de
- ↑ Voir Appendice III.
- ↑ Voir t. V, 187.
- ↑ Revision, I, 48, Moras.
- ↑ Cour de cassation, 26 mars 1904, Du Paty : « Si on ne la trouve pas, c’est qu’on ne veut pas la trouver. »
- ↑ Revision, I, 451, et II, 250, Baudouin. — Du Paty déclare qu’il ne céda point aux « menaces » de Baudouin en remettant le commentaire à la Chambre criminelle (lettre du 20 juin 1906 à Ballot-Beaupré). Baudouin répliqua qu’en effet il n’avait point « menacé » Du Paty, mais il lui avait déclaré qu’il aviserait si, le surlendemain, le commentaire n’était point déposé sur le bureau de la Cour. Il avait, dit-il, « pris ses mesures, avisé le procureur de la République et le juge d’instruction ».
- ↑ Cour de cassation, 26 mars 1904, déposition de Mercier.
- ↑ Ibid., 4 juin 1904, déposition du général Davignon.
justice au commandant Du Paty de Clam qu’il a eu le courage de reconnaître l’inanité de son œuvre au moment où il la terminait. » — Voir Appendice II.