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L’ENQUÊTE


dit-il, sciemment ou inconsciemment, un mensonge et une infamie[1] ».

Un autre officier, Chamoin, avait été également l’objet de violentes attaques. Il avait déjà convenu à Rennes d’avoir commis « un acte irréfléchi » en acceptant de Mercier une note de Du Paty[2] ; il s’en excusa à nouveau[3], donna lecture de quelques-unes de ses lettres à Galliffet, pendant toute la durée du procès, qui furent souvent judicieuses, et protesta de son indignation que le dossier qu’il avait présenté renfermât des faux « qu’il eût été si facile de reconnaître ». Baudouin lui dit que « la pensée d’une complicité de sa part n’était venue à personne » et rendit hommage « à sa scrupuleuse loyauté[4] ».

XIII

Ma déposition[5] porta d’abord sur les conversations et correspondances que j’avais eues au cours de l’Affaire et, surtout, depuis que j’essayais d’en écrire l’histoire, avec des personnalités étrangères, Ressmann et Tornielli, ambassadeurs d’Italie, le prince de Munster, Schwarzkoppen. — Le prince de Monaco ajouta « qu’une

  1. Étienne, ministre de la Guerre en 1906, communiqua à Ducassé le résultat de l’enquête de la Cour de cassation ; ces constatations qui le lavaient de toutes les calomnies furent inscrites au feuillet personnel de l’officier.
  2. Voir t. V, 300.
  3. 29 mars 1904.
  4. Revision, II, 23, Baudouin.
  5. Cour de cassation, 30 avril et 2 mai 1904.