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L’ENQUÊTE


désaccord. En résumé, « les auteurs ont raisonné mal sur des documents faux ».

Ainsi, de l’amas d’hypothèses et de faux accumulés contre Dreyfus, il ne restait plus rien.

L’instruction close, l’affaire renvoyée, conformément à la loi de dessaisissement, devant les Chambres réunies[1], Ballot-Beaupré suivit l’ordre du tableau, les conseillers de la Chambre criminelle en étant écartés, pour désigner le rapporteur. Le doyen Xavier Puech, qui était magistrat depuis quarante ans[2], reçut sans hésitation le formidable dossier ; mais ses forces le trahirent. Delcurrou, qui venait après lui, déclina la dure mission pour raison de santé. Michel-Jaffard, qui l’avait acceptée, tomba malade[3]. Le rapport échut finalement à Clément Moras, plus d’un an après l’arrêt de recevabilité (14 mai 1906). Baudouin et Mornard étaient déjà à l’œuvre pour rédiger, l’un son réquisitoire écrit, l’autre son mémoire. Rapport, réquisitoire et mémoire ne furent déposés qu’à la fin de l’année et dans les premières semaines de l’année suivante.

  1. Arrêt du 19 novembre 1904.
  2. Substitut, du 7 juin 1865, à Saint-Jean-de-Maurienne.
  3. 17 mars 1905.