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LA REVISION


Beaucoup, même des députés, apprirent, feignirent d’apprendre, de découvrir l’Affaire. Dans les couloirs de la Chambre, d’anciens amis de Méline, des radicaux qui avaient trouvé Méline trop faible contre Scheurer et contre Zola, s’étonnaient : « Si nous avions su… » Il n’y avait cependant chez Baudouin rien d’essentiel qui ne fût dans les Preuves de Jaurès, dans les articles de Clemenceau et de Guyot, dans les miens, surtout dans mon Histoire ; je l’avais menée l’année précédente jusqu’à la grâce ; Baudouin s’en était fort servi.

Plusieurs de ceux qu’il frappait, qu’il marquait à l’épaule, réclamèrent : Cuignet, intarissable[1], Du Paty, bien que « fort honoré des injures du Procureur général[2] », Gribelin, retraité depuis peu[3], devenu rédacteur au journal de Judet[4], Zurlinden[5], Gonse[6],

  1. Revision, II, 208 et suiv., lettre au Garde des Sceaux, articles dans l’Éclair, etc.
  2. Ibid., II, 250 et 667, lettre du 27 juin 1906 à la Libre Parole et du 3 juillet au Premier Président ; Du Paty annonce « qu’il porte plainte au Garde des Sceaux contre Baudouin pour avoir falsifié le texte d’un document secret (son commentaire), en le communiquant à un témoin (Picquart ou Davignon) au cours de l’instance en revision.
  3. Gribelin n’avait point accepté le déplacement d’office prononcé contre lui, après le procès Dautriche, (voir p. 387) ; il avait pris sa retraite.
  4. Revision, II, 666, lettre du 27 juin 1906 à Ballot-Beaupré pour protester contre la qualification de « fabricateur conscient de la fausse comptabilité du service des Renseignements ».
  5. Ibid., II, 252 et 670, lettre du 2 juillet 1906 à Ballot-Beaupré, principalement sur l’affaire du capitaine Herqué « espionnant, dans son palais même, la Cour de cassation ».
  6. Ibid., II, 682, lettre du 4 juillet 1906 sur l’incident Painlevé, la dépêche Panizzardi, sa conversation avec Picquart au sujet de la culpabilité de Dreyfus, l’affaire de Mme Monnier : « La note de ma main visée par M. le Procureur général (on agira sur le mari) n’était qu’un aide-mémoire personnel relatif aux rapports de Mme M… avec le lieutenant-colonel Picquart et dont M. M… était venu entretenir spontanément le général
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