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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS

J’ai répondu qu’il ne m’appartient pas d’arrêter ni de chercher une rédaction ; que j’ai trouvé le Président du Conseil peu disposé en principe à accepter une note et que je ne puis affirmer que le Gouvernement consentira à en publier une. S’il accepte, je vois un intérêt considérable à ne pas s’écarter des termes qui ont été déjà employés, et la seule solution à mes yeux possible serait de reprendre, en la confirmant, une note antérieure ; je cite comme exemple une note communiquée à l’Agence Havas le 30 novembre. J’en donne lecture et, sur la demande de l’Ambassadeur, je lui en remets une copie.

Il me dit, après réflexion : « Cela pourra peut-être aller ainsi. »

Il me fait part de son intention de voir dans la journée et le plus tôt possible le Président du Conseil. Je m’offre à le renseigner sur l’heure où il le trouvera et, à la suite d’une communication par téléphone, je lui indique quatre heures et demie.

L’entretien a pris fin à deux heures dix minutes.


V

Trois lettres de Schwarzkoppen


Weinheim-en-Badois, 14 juillet 1901.

Monsieur,

Je vous remercie beaucoup de votre aimable lettre du 9 de ce mois que je n’ai reçue qu’hier ici, en villégiature. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous donner la réponse que vous désirez ; mais comme je n’ai jamais ni parlé ni écrit sur l’affaire dont vous me parlez, vous comprenez que je ne peux pas maintenant, sans violer le silence professionnel, faire exception, même vis-à-vis de l’historien