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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


hison, n’aurait pas, dans un écrit, en 1894, présenté comme « intéressants » des renseignements sur le canon de 120 et le frein hydraulique universellement connus depuis longtemps, mais qu’il aurait pris soin de spécifier, comme faisant l’objet de sa « note », le canon de 120 court et le frein hydropneumatique, dont la création était récente ;

Que, du reste, « il était possible, et on peut dire facile, pour un grand nombre d’officiers, artilleurs ou non, de se procurer les moyens de fournir, sur le canon de 120 court et sur son frein hydropneumatique, une note donnant des renseignements intéressants « sans être pourtant » assez complets et assez précis pour permettre la construction d’un frein hydropneumatique pareil à celui du 120 court » ;

2° Qu’un officier d’artillerie n’aurait pas, dans un écrit, employé cette expression, insolite et anormale sous sa plume, « la manière dont la pièce s’est conduite » ;

3° Qu’un officier d’artillerie n’aurait pas dit ne pouvoir qu’avec une extrême difficulté se procurer le projet de manuel de tir du 14 mars 1894, puisque « ce projet de manuel, dont plus de 2 000 exemplaires avaient été envoyés par la 3e direction, ne pouvait être confidentiel, mais devait servir aux écoles à feu et être par suite l’objet d’instructions faites, non seulement aux officiers de l’armée active et aussi à ceux de la réserve, … et même aux sous-officiers que l’on doit exercer à remplir les fonctions de chef de section ».

4° Que si la « note sur une modification aux formations de l’artillerie » visait les dispositions prises de juin à août 1894 pour la mobilisation des régiments d’artillerie, le traître n’aurait pas employé le mot « formation » qui ne sert de titre à aucune des pièces du volumineux dossier existant à la 3e direction, pièces intitulées, tantôt « mobilisation des régiments d’artillerie », tantôt « organisation de l’artillerie dans le plan de 1895 » ;

Qu’il aurait fait usage « de ces mots imposants » ; et que, « en dévoilant une partie si importante de la mobilisation