Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1908, Tome 6.djvu/558

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
548
HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


journal, dans le numéro du 15, entreprenait, au sujet de l’expédition de Madagascar (qui fait l’objet de la quatrième note du bordereau), une série d’articles dans lesquels des renseignements avaient pu être visés ;

Attendu, quant au manuel de tir, qu’il convient d’ajouter qu’Esterhazy, dans la fin d’août 1894, avait cherché à l’avoir en communication du lieutenant d’artillerie Bernheim, qui lui avait remis, sans parvenir ensuite à se les faire restituer, le règlement sur les bouches à feu de siège et une réglette de correspondance ;

Et que, vainement, on a invoqué contre Dreyfus la déposition du colonel Jannal, déclarant lui avoir prêté, en juillet, pendant quarante-huit heures, un des trois exemplaires du manuel de tir déposé à la section technique du deuxième bureau ;

Que, Dreyfus, expliquant par une confusion involontaire cette déclaration, a affirmé avoir emprunté seulement le manuel de tir allemand dont il avait besoin pour un travail sur l’artillerie de l’armée allemande ;

Que, du reste, dans l’hypothèse même où les souvenirs du colonel ne seraient pas erronés, Dreyfus, ayant dès le mois de juillet, rendu l’exemplaire emprunté, ne l’aurait pas, à la fin d’août, offert à l’agent A… et que, stagiaire à l’état-major, il n’aurait pas écrit : « Je ne puis l’avoir à ma disposition que très peu de jours ; le ministre de la Guerre en a envoyé un nombre fixe dans les corps et les corps en sont responsables. »

Attendu — quant à la « note sur les troupes de couverture » et au membre de phrase additionnel, « quelques modifications seront apportées par le nouveau plan » — que, d’une part, le Journal des Sciences militaires, dans un numéro de mai 1894 publiait une étude sur « le 6e corps et les troupes de couverture » ;

Que, d’autre part, au troisième bureau, d’après l’enquête de 1899, des documents très importants et secrets étaient copiés, non pas uniquement par des officiers, mais contrairement aux règlements, par des secrétaires (sous-offi-