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APPENDICE


ciers, caporaux ou soldats) que des indiscrétions ont pu, de bonne foi, être commises ; qu’elles ont pu l’être même par des stagiaires causant avec des camarades de l’armée ;

Que l’article du journal et les conversations entendues au camp de Châlons ou ailleurs étaient de nature à fournir pour la rédaction d’une note, dont le texte demeure inconnu, des informations plus ou moins précises et plus ou moins exactes sur les troupes de couverture et les modifications arrêtées déjà pour entrer en vigueur avec le nouveau plan ;

Attendu enfin que le bordereau se termine par ces mots : « Je vais partir en manœuvres » ;

Mais que Dreyfus, en 1894, n’est pas allé aux manœuvres de septembre et n’a pu croire au mois d’août qu’il y irait ;

Qu’en effet, une circulaire ministérielle du 17 mai, mise à exécution en juillet par l’envoi dans les régiments des stagiaires de première année, excluait pour eux comme pour les stagiaires de seconde année toute participation aux manœuvres de septembre :

Et qu’entendu comme témoin dans la nouvelle enquête, le capitaine de Pouydraguin a déclaré qu’ayant été plus tard interrogé sur ce point par le lieutenant-colonel Henry il avait remis à celui-ci une note, non retrouvée depuis lors, portant que, dès le printemps de 1894, les stagiaires avaient été avertis et savaient qu’ils ne devaient pas aller aux manœuvres cette année-là ;

Attendu, au contraire, qu’Esterhazy, dont le régiment, le 74e d’infanterie, a assisté aux manœuvres de forteresse de Vaujours a pu, bien que dispensé en sa qualité de major, avoir l’intention de s’y rendre à titre individuel ;

Et que l’expression incorrecte « partir en manœuvres » se rencontre sous sa plume dans des lettres dont une remontant à 1886 et une autre datée du 17 août 1894, contemporaine, par conséquent, du bordereau ;

Attendu qu’ainsi, au point de vue soit de l’écriture, soit