lui être proposée, Demange aurait donné à entendre, dans les couloirs du Palais de Justice, que l’accusation porte sur une seule pièce, d’une écriture contestée. La Libre Parole rectifie brutalement : « Il existe d’autres preuves de la trahison. Il s’agit d’un officier, et, qui plus est, d’un juif. Est-il possible d’admettre que le ministre ait pris contre lui des mesures aussi graves si son crime n’avait pas été absolument établi ? »
Ainsi, ces prétendues preuves, ces pièces si secrètes, volées dans des ambassades, la presse les connaît ou sait qu’elles existent, les brandit, les publiera peut-être demain.
Qui a informé le journal de Drumont ? Et qui a confié à Henry les dernières convulsions de l’honneur de Mercier ?
Boisdeffre, ce même jour, était parti pour Moscou.
Il se fait un silence pendant trois jours, dans la Libre Parole, sur Mercier. Puis, tout d’un coup, le quatrième[1], ce cri d’allégresse éclate : « M. le général Mercier paraît désirer que la lumière se fasse absolument complète. Il veut qu’en dépit des efforts tentés par la juiverie, l’officier traître et lâche subisse le châtiment qu’il a mérité. L’expiation est proche. Nous ne pouvons que féliciter le ministre de son énergie et lui dire que, s’il s’est enfin un peu dégagé des compromissions ambiantes, il a bien mérité de la Patrie. »
Nous avons ainsi la date exacte de la capitulation. Mercier, la veille, avait abaissé son drapeau, consenti le crime.
- ↑ 17 novembre.