renseignements tout le temps que Sandherr en fut chef[1], déclare que la pièce est antérieure à 1894, « une vieille pièce qu’on aurait maquillée pour la rajeunir »[2], « une antiquité[3] ». « Cette pièce est entrée à la section de statistique à peu près à la même époque que les indications sur les plans directeurs, c’est-à-dire bien avant l’affaire Greiner. Vu l’époque de cette affaire, la pièce a dû être communiquée à une autre administration, et je crois bien qu’elle n’est rentrée à la statistique qu’après l’arrestation de Dreyfus. Je puis même ajouter que, bien avant l’affaire Dreyfus, cette pièce avait servi de base à une surveillance exercée contre certains employés du ministère de la Guerre[4]. » L’affaire Greiner est de 1892. Selon Cordier, la pièce ne serait rentrée des Affaires étrangères à la Guerre qu’en octobre 1894, à la demande de Sandherr, au moment où le service recherchait tous les faits, anciens ou récents, qui eussent pu se rapporter à l’accusation portée contre Dreyfus[5]. C’est alors que la pièce fut photographiée, entre le 8 octobre, date du retour de Cordier, et le 31, date où Tomps connut l’arrestation de Dreyfus.
Cette surveillance[6] est confirmée par Mercier[7], mais rapportée à avril 1894. La communication de la pièce au ministère des Affaires étrangères est certaine ; le bureau du chiffre, invité à identifier l’écriture, l’avait attribuée à tort à Panizzardi. Enfin, la date de 1892 coïncide avec ce souvenir de Gonse, qui dépose en son jargon : « Nous arrivons maintenant à 1892 ; nous trouvons des débris de demandes de cartes pour Nice, par exemple. Panizzardi demandait à ce moment à Schwarzkoppen les cartes dont il avait parlé… qu’il avait besoin des cartes de Nice[8]. »