qui serait resté cinq minutes dans cette pièce, une toute petite pièce de 3 mètres carrés[1].
Les gendarmes Dupressoir et Monnier, qui se tenaient à la porte, déposent seulement qu’ils ont entendu des bribes de conversation entre Lebrun-Renault et Dreyfus ; et, d’ailleurs, rien des aveux[2].
Et Forzinetti dépose que D’Attel lui parla souvent de l’affaire Dreyfus, mais qu’il ne lui dit jamais avoir reçu ou entendu des aveux[3].
Tant de contradictions et de retouches sont éloquentes.
Si D’Attel était entré dans la pièce, comment le récit de la visite de Du Paty à Dreyfus, récit rapporté par Lebrun-Renault, ne l’aurait-il pas frappé ?
Et comment sa présence eût-elle échappé à Dreyfus pendant cinq minutes, dans cette toute petite pièce ?
Et pourquoi De Mitry a-t-il raconté, d’abord, l’incident comme ayant eu lieu après la dégradation ?
Que D’Attel ait parlé des aveux, le 5 janvier, on peut le croire. Anthoine n’a pas inventé tout son récit ; on a, d’autre part, le témoignage de Wunenburger. Mais, tandis que D’Attel aurait dit à Anthoine que Dreyfus avait avoué, devant lui, après la dégradation, Wunenburger rapporte seulement que D’Attel lui dit que Dreyfus avait avoué : « Comment cela s’est-il passé ce matin ? — Bien, il a avoué[4]. »
Il paraîtra probable, d’une part, que D’Attel était au nombre des officiers à qui Lebrun-Renault fit un premier récit confus d’où ils ne retinrent que les mots de « documents donnés pour en avoir de plus importants » ; d’autre part, qu’Henry est bien le commandant (inconnu ?) qui causa avec Gaston Méry et les journalistes.
D’Attel fut trouvé mort, en 1896, « dans un compartiment du train qui le conduisait à Saint-Denis[5] ». Son témoi-