Page:Joseph Rosny - Firmin ou le Jouet de la fortune, 1798, II.djvu/86

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tendre mère avait vu croître mon amour sans effroi. Ce sentiment dont elle avait soigneusement observé les progressions, ne lui avait pas paru contraire au bonheur de sa fille ; elle n’avait même pas vu, sans une sorte de plaisir, l’intérêt que la sensible Éléonore avait toujours pris à moi. Je n’avais jamais osé m’ouvrir, ni faire l’aveu de ma tendresse ; ma position me paraissait un obstacle insurmontable, et satisfait de voir chaque jour l’objet de mes affections, je me contentais d’adorer en secret la maîtresse de mon ame, sans jamais oser m’expliquer ouvertement.

Madame de B… me fit prier un