Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/459

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’il comprend toujours, et qu’on ne lui explique jamais.

Ce qu’on regrette de l’ancienne éducation, c’est ce qu’elle avait de moral, et non ce qu’elle avait d’instructif ; c’est le respect qu’on avait pour les maîtres, et celui qu’ils avaient pour eux-mêmes ; c’est le spectacle de leur vie et de l’idée qu’on s’en faisait ; c’est l’innocence de ce temps, et la piété qu’on inspirait à l’enfance pour les hommes et pour le ciel : bonheur de l’homme à tous les âges ! everso succurrere seclo, devrait être la devise de l’université.

Pour enseigner la vertu, dont il est tant parlé dans Platon, il n’y a qu’un moyen : c’est d’enseigner la piété.

C’est au prêtre seul à instruire les enfants dans la religion. Le maître d’école ne doit leur apprendre qu’à prier Dieu.