Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/67

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uniliratil’s de MM. de Donald et de Beausset, il se hâtait d’y joindre celui de M. Joubert. « Ce nom, disait-il à « l’empereur, est moins connu que les deux premiers, « et c’est cependant le choix auquel j’attache le plus d’importance. M. Joubert, frère du procureur impérial de « Votre Majesté auprès du tribunal de première instance « de Paris, est mon ami depuis trente ans. C’est le compagnon de ma vie, le confident de toutes mes pensées. « Son âme et son esprit sont de la plus haute élévation. « Je m’estimerai heureux si Votre Majesté veut m’accepter pour sa caution. » Je cite cette note, par hasard retrouvée, comme un témoignage également honorable pour l’homme qui en était l’objet, pour celui qui gardait, au milieu même du triomphe, un tel souvenir de ses amities, pour le maître, enfin, qui savait entendre ce simple et noble langage. Du reste, c’était bien par la volonté spontanée du grand-maître que M. Joubert prenait rang parmi les inspecteurs généraux et dans le conseil de l’Université. Pour sa part, il n’y avait guère songé, occupé qu’il était de ses études chéries, de sa douce philosophie, des plaisirs simples et vrais qu’il s’était créés au sein de sa famille.

Mais aussitôt que, sans l’avoir désiré, il se vit pour la seconde fois appelé a des fonctions publiques, il y porta l’abnégation et l’ardeur inhérentes à sa nature. La gloire de son ami le plus cher lui paraissait d’ailleurs engagée dans le succès de l’administration à laquelle on venait de l’associer, et son amitié se croyait solidaire de tout ce qui allait être fait. Les fragments que j’ai pu recueillir de sa correspondance avec M. de Fontanes témoignent assez de sa sollicitude à cet égard. Il entendait que le