Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/250

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d°homme , et ge n’oserai plus rire de sa manie a l’ave- nir, car je sens que jc la partage, ou peu s’en faut.

J ’ai une compagne qui pense comme moi sur votre compte. Cela me fait un grand plaisir. Elle avait retire 2 tous ses sentiments de la societe , pour les renfermer { dans sa chambre. Ils en sont tous sortis , a la nouvelle de vos desastres , et ne cessent d’errer sur les ruines Q { de vos maisons. · . ’

Je lui eonnus du merite et des agréments. ·Elle a - I perdu ses agrements; mais elle a garde son merite. ll se montre tout entier a mes regards dans cette grande circonstance. Tout son regret est de ne pouvoir vous etre bonne a rien personnellement. Comme Palouettc de la fable, apres avoir trop tarde a se rendre mere, elle est prete a le devenir, et a peine a-t-elle la force de suffire a faire son nid. Vous me rendrez un grand service, madame votre mere et vous , si, avec le temps et peu ai peu, vous lui faites prendre a votre societe l’interet que lui inspirent si bien vos malheurs. Au reste , personne · ne la voit ici, et tout le monde vit tout seul, comme nous faisons en vous attendant.

VII.

Villeneuve-sur-Yonne , 5 novembre 1794.

A M._ dc Fontancs, d Paris.

Vous avez sans doute deja vu mon jeunc frere , et il vous aura remis les pelotons que vous demandez. ll aura pu vous dire aussi combien nous avons été sensibles a la perte de votre pauvre enfant. Nous nous etions amuses a faire , pour le recevoir, de petits preparatifs dignes de son age. Ces soins d’un moment ont