Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/421

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

avait d’autres desseins peut-étre, mais qui est disposé a vous agréer. C’est donc a vous a vous décider. Sondez- ’ vous bien; consultez-vous longtemps, et prenez une résolution irrévocable. Ne dites cependant au public rien de décisif, avant d’avoir regu vot.re nomination, dont je m’occuperai des que j’aurai regu moi-méme votre réponse. La philosophie athénienne disait que ¤ sur la terre cs tout est dans un état perpétuel d’écoulement et de changement. » Or, l’Université naissante est une des choses humaines. Je souhaite , Monsieur , que vous soyez employé a établir ses fondements, et a lui imprimer cette stabilité qui nait des bons commencements. C’est vous dire assez quelle opinion j’ai de votre ame et de votre esprit. Vous aimez certainement plus une louange qu’un bon office; mais , dans cette occasion , c’est vous loner éminemment » e de vous servir. Du reste, j’ai recu et j’ai lu vos opuscuils avec un grand plaisir. J’aime cette dialectique pénétrante et ornée comme un thyrse couvert de pampres. Vos erreurs memes et vos illusions ont une candeur qui me charme , et ne blesse jamais la raison. Vous étes né pour la sagesse, avec une téte brillante ; enfin, comme je le disais, cet été, a M. Rendu, il y a en vous assez de feu pour en donner a ceux qui en manquent, et un feu assez bien réglé pour consumer l’exces de ceux qui en auraient trop. Venez donc instruire et former ceux qui sont destinés a former les générations futures. Tout ce que vous avez dit de la dignité du professorat, ne convient qu’a celui qui vous est otlert, et dont je vous crois aussi digne que je le _crois digne de vous.

J’ai distribué vos exemplaires, comme je viens de vous le dire; mais ne comptez que sur mon suffrage, sur celui de M. le grand-maitre, et sur celui de M. de Villar. Tout le