Page:Jouffret - De Hugo à Mistral, 1902.djvu/38

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matière à son travail et de point de départ à tous les jeux de son imagination.

On veut bien reconnaître pourtant qu’il eut un fond de bonté très-réelle. Je suis enchanté qu’on fasse cette concession. Mais oui, Victor Hugo eut pour tous les malheureux une pitié quelquefois grandiloquente, mais très sincère, très touchante et quelquefois très courageuse. « Le 1er  juin 1885, dit M. Paul Stapfer, après quinze discours prononcés en l’honneur de V. Hugo, un étudiant, parlant à son tour, et le dernier, au nom de la jeunesse française, déposa simplement sur le cercueil du glorieux mort une couronne de fleurs avec l’antique formule que les Romains associaient au nom de Jupiter. Cette hyperbole, excusable en un pareil jour, résumait tous les panégyriques ; elle exprimait à la fois une admiration pleine de respect pour le génie olympien du poète, et une pieuse reconnaissance pour le noble exemple qu’il a laissé à la jeunesse française d’activité au travail, de foi en Dieu, d’amour pour le genre humain, de dévouement à la patrie, de charité pour les créatures misérables :

À Victor Hugo, très grand et très bon !




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