Page:Journal (Lenéru, 1945).pdf/104

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
102
JOURNAL DE MARIE LENÉRU

à JET LL MALI L LIN IARU

Jeudi 20 juin.

C’est à la messe de 7 heures que j’ai communié ce matin, toutes les Augustines aussi ; la messe a été dite très vite par un moine ; je les aime beaucoup depuis que je connais le Père Lacordaire : lui et Bossuet, voilà mes lectures favorites. Je travaille en ce moment à un manuscrit, c’est-à-dire que je fais un choix de prières que j’écris sur un très beau livre à serrure : c’est assez long mais bien intéressant — et puis, j’ai sur lui des espérances que je ne veux pas mettre ici ; mais enfin qui pourraient se réaliser.

C’est donc aujourd’hui que mon pauvre Carle a fait sa 1’e Communion et sera confirmé ; j’ai bien prié pour lui ; je pense qu’il aura fait de même pour moi. J’attends impatiem- ment la lettre de Fernande qui me racontera la cérémonie, mais je n’ai droit à rien d’ici dimanche ; mais ce jour, j’ai droit à un journal de même que je lui en dois un. (J’avoue que jus- qu’ici il a fait assez tort à ce journal-ci.)

Tout à l’heure, j’ai quitté mon journal pour aller chez M°e Dubois !  ; il m’a fallu prendre beaucoup sur moi pour y aller sans murmurer, Après, je suis revenue bien vite, quoique mon lorgnon qui tombait tout le temps de mon nez, m’ait obligée à m’arrêter à chaque instant.

Voici comment le couvent était ornementé ; dans la cour, aux 4 coins, au balcon du premier, 4 — en tout — pavillons bleu, or et blanc. Tombant du toit du péristyle de la chapelle, une immense oriflamme avec une peinture de la Ste Vierge ; de chaque côté une bannière blanche et or et une autre, de n’im- porte quelle couleur avec peinture ; la façade, en face, la même chose, Les deux autres, avaient deux bannières et au milieu une grande.draperie soutenue par deux hampes sur lesquelles étaient des pensées en français, Le jardin avait des faisceaux de petites bannières au détour des allées ; le reposoir très sim-

1. Professeur de lecture sur les lèvres.