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ANNÉE 1889

ANNÉE 1889 III

cratiques pour leur. bad smelling. Nous l’avons ramenée, cela a été mes adieux à Ste Clotilde. J’aime ce couvent, j’aime ce Posuerunt me custodem qui est écrit dessus, et j’aimerais bien y aller, demi-pensionnaire par exemple.

Mardi 25 juin.

Réveillée de mauvaise humeur, heureusement je me suis assez contenue ; fait de l’anglais au jardin, remontée, mis une robe neuve que l’ouvrière apportait ; je n’aime pas les robes neuves, on ne s’y sent pas assez chez soi. Ennuyeuse journée : Mie Dubois et M. de Lacharrière ; en revanche, je n’aurai rien d’ennuyeux demain et j’ai l’intention de me réveiller de bonne humeur. Visite aux Jarry ; rentrée ; Maman m’a grondée parce que je lis trop, j’ai eu bien de la peine à ne pas pleurer. Je n’ai pas pris de dessert, j’ai toujours peur qu’on me remarque, c’est ce qui est arrivé ; heureusement qu’on n’a rien deviné. Une dame prétendait que c’était parce que mon livre était sous clef, je lui ai répondu que non, attendu que j’en avais bien d’autres qui ne l’étaient pas.

Que j’aime ces vers, toujours de Lamartine, sur les morts :

Étends sur eux la main de ta clémence (Dieu) Iis ont péché, mais le ciel est un don ;

Ils ont souffert, c’est une autre innocence ;

Ils ont aimé, c’est le sceau du pardon.

Je viens de les envoyer à Fernande et je compte les écrire à Henriette.

Mercredi 26 juin.

Levée à 7 heures, flâné, fait de l’anglais, descendue au jardin où j’ai lu le Récit d’une Sœur ; remontée vaporiser mon œil, déjeuné ; aucune mortification. Il fait beau, nous comptons aller à l’Exposition. Reçu une dépêche de mon oncle Albert. Cet été, il nous donnera ses filles pour un mois ; c’est peu. Sans mes oreilles, je serais à Hyères avec elles. C’est cela seul qui