Page:Journal (Lenéru, 1945).pdf/25

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
25
ANNÉE 1887

mais co c o). C’est ça qui n’est pas amusant ! Oh ! mon onglier est ravissant, et maman me l’a donné pour me récompenser d’avoir été 1re ; aussi je tâcherai d’avoir toujours de bonnes notes.

Je suis très contente de maljournéemorale d’aujourd’hui. Je n’ai pas fait de craques, j’ai bien fait ma pl’lère et je crois avoir été assez gentille, aussi, je suis bien contente. Pourvu que demain ce soit comme cela ! je l’espère.

Madame Legros est partie il y a quelques jours et nous a invitées à dîner pour quand nous passarons à Paris. Tant mieux, car elle est très aimable, mais elle est un peu drôle ; Par exemple, elle appelle son gendre ; « monsieur a) et lui l’appelle « madame » ; puis, elle a une horreur profonde pour l’embrassage. Ah ! quelle typesse !

Samedi, maman va au bal du recteur ; elle sera superbe. Quand je l’aurai vue, je donnerai la description de sa toilette.

Mercredi 16 février.

Je tiens aujourd’hui à écrire longuement ; nous sommes allées au cours comme a l’ordinaire ; c’est Marie qui nous y a conduites avec Carle. Nous étions arrivées trop tôt, Mademoiselle n’y était pas. Comme il fallait que Carle se promène, Marie a dit à Fernande : « Mademoiselle, nous n’avons pas le temps d’attendre, Madame m’a donné une lettre pour remettre à Mlle Clavel, voulez-vous la lui donner ? — Certainement, dit Fernande. Mais voilà qu’elle reconnaît l’écriture de Tonton, et bien vite, elle s’empresse d’ajouter : (K Mais, après tout, Marie, puisque maman vous a dit de la remettre vous-même, vous le ferez ! »

D’où venait que Fernande changea si vite, dès qu’elle reconnut l’écriture de son père ? C’est que depuis longtemps, Tonton Lionel trouve qu’on nous donne trop à faire et qu’il a dit qu’il l’écrirait à Mlle Clavel, de sorte que toutes deux, nous avons eu très peur en pensant à l‘accueil qu’elle allait faire à cette