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ANNÉE 71916

soldats et les pacifistes. Le même coup de foudre qui

envoie les uns à l’héroïsme, doit être pour les autres une conversion de Damas, une révélation de tout ce qui était à faire et qui n’a pas été fait.

À M.G… : Pour moi, je n’admets plus que deux races : les

20 janvier 1016.

A M. B… : Mon pacifisme prend des proportions farouches, ’ nOn pas devant la guerre, l’attitude, hélas ! n’a pas à changer, mais devant la scandaleuse indifférence des témoins et des res- ponsables. Or, tout témoin, tout non-Combattant, qui n’est pas un enragé de pâcifisme, est un responsable.

À Mme Duclaux : J’ai lu, la gorge serrée, un de vos plus beaux articles — 4 Chæplet of Heroes. — Ah ! l’égoïsme des ar- tistes, les chers garçons n’ont pensé qu’à eux : c’était la plus belle vie et la plus belle mort, et le devoir est venu dans le sens de leur choix. Ils ont été gâtés ! Mais nous, nous devrons lutter avec l’Ange et nous déprendre de la terrible nostalgie. Si la guerre est si puissante sur nos cœurs, ce n’est pas qu’elle flatte nos vices et nos appétits, mais elle aura été probablement le plus grand idéal humain, comme elle en est le plus coûteux.

« La qualité maîtresse pour l’instant, c’est le sang-froid, non l’enthousiasme. En général, les minutes précédant l’attaque sont ce qu’il y a de plus silencieux, même de plus morne. Les hommes méritent une forte Sympathie plutôt qu’uné.admira-