Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment avoué par les philosophes indiens, qui adorent le grand être sous le nom de Brahmâ ; l’accusation de polythéisme dont on les charge, n’étant, selon toute apparence, fondée que sur la personnification qu’ils ont faite des attributs de la divinité, sous les formes de Brahmâ, Vichnou, Siva, pour représenter d’une manière sensible le pouvoir de créer, de conserver, et de détruire.

Le système de Pythagore, dont il ne nous reste que des fragmens, se retrouve dans toute son intégrité dans les livres de philosophie indienne, et on y reconnaît de part et d’autre, tant de conformité jusque dans les plus petits détails, qu’il paraît fort probable que le philosophe grec a tiré de ces antiques compositions sa doctrine de la métempsycose ; et ce fait seul, à notre avis, suffirait pour nous faire croire à la réalité de son voyage aux Indes.

Un autre philosophe, que l’on prétend aussi avoir fait le voyage des Indes, à la suite d’Alexandre, Pyrrhon, n’aurait-il pas puisé dans ses relations avec les brahmanes, le germe de son fameux système, qui offre les rapports les plus frappans, avec un système fort répandu aux Indes, d’après lequel tout, excepté Dieu, serait illusion ; et ce qu’il y a de bien remarquable, c’est que ce sceptique marquait, dans toute sa conduite, cette parfaite indifférence, cet abandon absolu des contemplatifs Indiens.

Rempli de l’idée de la fragilité des choses humaines, et de leur peu d’importance, il avait sans cesse à la bouche le vers d’Homère, où ce grand poète compare