Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 141 )

pu s’étendre ses ravages, et l’on voit ainsi la civilisation s’aider dans ses progrès, des fléau mêmes qui semblaient destinés à l’anéantir.


NOTE SUR LA LANGUE BALAÏBALAN,

Communiquée par M. le Baron Silvestre de Sacy


J’ai fait connaître, il y a déjà plusieurs années, dans le tome IX, des Notices et Extraits des manuscrits de la Bibliothèque du Roi, la grammaire et le dictionnaire d’une langue factice, à l’usage des sofis. On a pu reconnaître, en lisant la Notice que j’ai donnée du manuscrit qui contient cette grammaire et ce dictionnaire, avec quel art on a procédé à la création de cet idiome artificiel, en imitant tantôt les formes étymologiques de la langue arabe, tantôt celles du persan ou du turc. Je n’ai pu donner alors aucun renseignement ni sur l’auteur, ni sur l’époque de cette invention ; ils m’étaient également inconnus. J’ignorais aussi pourquoi on avait donné à ce langage le nom de Balaïbalan, c’est-à-dire langue de celui qui vivifie. Un manuscrit turc, qui m’est tombé depuis peu entre les mains et dont j’ai fait l’acquisition, me met à portée d’offrir aujourd’hui des renseignemens positifs sur ces diverses questions. Ce manuscrit contient, entre autres ouvrages, un éloge historique du scheikh Mohyi, l’un des successeurs du scheikh Ahmed, fils du scheikh