Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fermeté ! Oh ! quelle constance dans la douleur » ! ne cessaient-ils de répéter entre eux.

Cependant, leur admiration faisant place à la crainte, et désirant faire perdre au pieux ermite le fruit de sa longue pénitence ; pleins de trouble, ils se rendent auprès de leur maître, et lui demandent son secours pour accomplir leur dessein.

Accédant à leurs vœux, le dieu des élémens adresse ainsi la parole à la nymphe Pramnotchâ, remarquable par sa beauté, sa jeunesse, l’élégance de sa taille, l’éclat de ses dents, le contour gracieux de son sein élevé ;

Va, Pramnotchâ, lui dit-il, vas avec la rapidité de l’éclair dans les lieux où Kandou a établi sa demeure : ô belle, mets tout en œuvre pour rompre sa pénitence ; porte le trouble dans ses sens.

— Divinité puissante, lui répondit la nymphe, je suis prête à remplir tes ordres ; mais je tremble pour mes jours : je redoute cet illustre solitaire, au regard terrible, au visage éclatant comme le soleil. De quelle horrible imprécation ne peut-il pas m’accabler dans sa colère, s’il vient à soupçonner le motif de mon arrivée ? Que ne désignes-tu plutôt pour cette périlleuse entreprise Ourvassî, Ménakâ, Rhambhâ, Misra-Késsi et autres nymphes de ta cour, toutes si fières de leurs charmes ?

— Non, lui répond le divin époux de Satchî ; ces nymphes doivent rester près de moi : c’est en toi que j’espère, beauté céleste ; cependant, je te donnerai pour venir à ton aide l’Amour, le Printems et le Zéphire.