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nouveau sa longue pénitence ; et pendant ce tems Indra se livre aux douceurs du repos.

Tels sont les moyens que ce dieu a employés il y a quelque trois mille ans, pour rendre nulle, sur les bords du fleuve Gômati, la pénitence de l’ermite Kandou.


L’ERMITAGE DE KANDOU,

Poëme sanskrit.

Sur les bords sacrés du fleuve Gômati, dans une forêt solitaire, abondante en racines, en fruits de toute espèce, sans cesse retentissant du gazouillement des oiseaux, du bruit léger des pas du cerf et de la timide gazelle, était situé, loin du concours des hommes, l’ermitage paisible de Kandou.

Dans ce lieu de délices, le saint personnage était tout entier livré aux austérités les plus rudes : jeûnes, ablutions, prières, privations sans nombre ; ces pénibles devoirs étaient trop doux pour lui. L’été régnait-il dans toute sa force ? il s’entourait de feux, et recevait sur sa tête nue les rayons ardens du soleil : dans la saison des pluies, il se couchait dans l’eau ; au cœur de l’hiver, des vêtemens humides enveloppaient ses membres transis de froid.

Témoins de ces effrayantes austérités, capables de lui assurer la conquête des trois mondes, les Dévas, les Gandharvas et autres divinités soumises à Indra étaient frappés d’admiration. « Oh ! quelle étonnante