Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/162

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plus singuliers contrastes, on trouve, dans le voisinage de ces Memnonistes, des sectaires russes à longues barbes, et des hordes de Tatars-Nogais, les plus un anciens et les plus sauvages habifans de ces déserts.

La plus grande partie de ces établissemens, â l’exception de ceux des Arméniens et des Grecs, se fit : sous l’adminlptration de M. le duc de Richelieu. Les mêmes soins, dontles colonies d’Odessa étaient l’objet, Rirent prodigués indistinctement aux Memnonistes civilisés, et aux sauvages Nogais. La métamorphose que subirent ces derniers mérite surtout une attention particulière. Les hordes de ces Tatars, qui, à travers vingt siècles, avaient succédé dans ces contrées aux Scythes Nomades, sur lesquels Hérodote nous a laissé des détails si curieux, avaient absolument la même manière de vivre que leurs devanciers. Ces hommes ne se nourrissaient que de la chair et du lait de leurs immenses troupeaux, et n’avaient pas d’autres demeures que leurs tentes, qu’ils transportaient sur dès chariots, au gré de leurs désirs, ou selon les besoins de leur bétail, pour lequel ils cherchaient toujours des pâturages nouveaux. Ces peuples vagabonds n’avaient jamais connu d’autre manière de vivre, et je les ai encore vus sous leurs tentes en 1808. Peu d’années après, je les trouvai établis dans des villages bâtis régulièrement, et dont quelques-uns étaient entourés de plantations d’arbres et de terres labourées Une petite ville, avec un marché., fut établie au milieu de cette singulière colonie 5 et les Nomades, oubliant peu à peu leur vie errante, se livrent aujourd’hui avec