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une population d’environ 12, 000 habitans. M. le duc de Richelieu s’y rendit sur-le-champ, et trouva que la maladie avait déjà fait des progrès effrayans : mais let danger qui menaçait, cette ville ne fit qu’accroître son zèle. Il prit des mesures tellement énergiques et sages, veilla si bien à leur stricte exécution, que malgré toutes les entraves de la part des habitans, qui ne voûtent point croire au malheur dont ils étaient menacés, et refusaient de se soumettre aux précautions qu’on leur avait ordonnées, le mal fut isolé et arrêté au bout de 15 jours, et la perte de la ville se borna à 27 victimes. Les habitans d’Elisabethgrad ne tardèrent pas à reconnaître leur tort, et à rendre hommage à celui qui les avait sauvés d’une manière presque miraculeuse. C’est à peu près à la même époque qu’il qu’il rapporter le trait cité par l’historien de la Nouvelle-Russie[1] : la terreur que le danger avait insérée aux habitans d’un village des environs d’Élisabethgrad était si grande, qu’ils ne voulurent jamais consentir à ensevelir les victimes que la peste venait d’enlever parmi eux : M. le duc de Richelieu, pour les encourager et leur prouver qu’ils n’avaient rien à risquer en rendant ce dernier service à leurs malheureux concitoyens, prit lui-même une bêche, et remplit sous leurs yeux cette triste et pénible fonction.

Pour abréger mon article sur l’administration de M. le duc de Richelieu, je me bornerai aux faits

  1. Essai sur l’Histoire ancienne et moderne de la Nouvelle-Russie, par M. le marquis de Castelnau, tome 1, page, note 1.
    (Note de Wikisource : livre disponible sur Internet Archive).