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Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/209

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que la peine qu’il avait encourue, et enfin de nommer à sa place un général distingué par son mérite, et qui fût pour les Deux Kouang comme la grande muraille pour l’empire ; alors, disaient-ils, et seulement alors, nous verrons la fin des maux auxquels vos sujets sont en proie.

Sang-koue-pao fut vivement alarmé en apprenant que les deux inspecteurs l’avaient dénoncé à l’empereur ; il dressa aussitôt et envoya à la cour une requête apologétique ; elle était conçue en ces termes :

« Je, Sang-koue-pao, officier-général, gouverneur militaire des provinces de Kouang-toung et Kouang-si, déclare avec une vénération profonde pour la Majesté du trône, que je suis un sujet sans talens comme sans vigueur, et que mes crimes sont dignes des plus grands châtimens. Toutefois, comme les circonstances difficiles dans lesquelles je me trouve, peuvent atténuer ma culpabilité, je supplie la Majesté impériale d’en prendre connaissance et de me juger ensuite dans sa miséricorde. Quoiqu’il n’appartienne pas à un homme sans mérite et sans énergie, de donner la mesure des efforts humains, encore est-il vrai de dire que toute force a ses limites et ne peut agir qu’avec le tems ; or, du jour où V. M. daigna m’appeler au gouvernement des provinces méridionales de son empire, comment n’aurais-je pas fait tout mon possible pour me rendre digne d’une aussi haute faveur, en exterminant les brigands dont elles sont infestées, et en y rétablissant la tranquillité sur des hases durables ? Depuis deux ans que j’y travaille sans relâche, j’ai marché mainte fois à la tête des troupes contre les perturbateurs du