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Les noms et les portraits de deux autres femmes, nommées Archédamis et Nicomachis, se trouvent aussi sardes médailles de la même ville. Toutes ces héroïnes dont on ignorerait jusques aux noms sans les médailles, sont la meilleure preuve de la facilité avec laquelle on accordait à Mytilène les honneurs de l’effigie sur la monnaie.

Faut-il, après cela, s’étonner si un nom aussi recommandable que celui de Sapho a reçu les honneurs du culte monétaire ? Il n’y a qu’une chose, à notre avis, qui soit vraiment étonnante ; c’est que, depuis que l’on recueille des médailles, et malgré la quantité qui s’en trouve dans les cabinets des souverains et des particuliers, le portrait bien indubitable de l’une ou de l’autre Sapho ne se soit encore rencontré que sur la seule médaille que nous présentons ici. Je dis la seule, parce qu’elle est la seule où le nom de Sapho se lise à côté de la tête ; et que la médaille que M. Visconti a attribuée à la première Sapho, à celle dont Strabon dit qu’aucune femme ne l’avait égalée pour la gloire poétique[1], ne porte malheureusement pas son nom ; et ce n’est que par induction que le docte antiquaire y voit les traits de la célèbre poétesse Mytilénienne. Il n’y a, dit-il, (Icon. Grecq. t. I, p. 72), presque pas

  1. Οὐ γὰρ ἴσμεν ἐν τῶ τοσούτῳ χρόνῳ τῷ μνημονευομένῳ φανεῖσαν τινὰ γυναῖκα ἐνάμιλλον, οὐδὲ κατὸ μικρὸν, ἐκείνῃ, ποιήσεως χαρὶν. Nam in tali tempore quod memoratum est, nullam novimus mulierem, quoe vel aliquo modo cum ea possit comparari, poëseos causa. Strabo, lib. XIII, p. 617, C.