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et l’auteur va s’occuper de la faire paraître. Ce tableau de mœurs, dont on a déjà pu concevoir une idée fort avantageuse, sera recherché avec d’autant plus de curiosité, que ce sera le premier roman chinois traduit fidèlement, sans coupures ni suppressions. L’Union bien assortie, le seul ouvrage du même genre qu’on possède dans les langues européennes, a considérablement perdu dans les traductions successives par lesquelles il a passé. Le dialogue, qui est la partie la plus piquante des romans chinois, a presque entièrement disparu. On en peut dire autant des trois nouvelles traduites par M. Davis (voyez notre cahier de septembre, p. 168), lesquelles sont d’ailleurs trop peu étendues pour entrer en comparaison avec le roman dont nous parlons. Les Deux cousines formeront 4 vol. in-12.


— Nous avons vu les premières feuilles de l’Évangile de saint Mathieu en langue mandchou. Déjà précédemment nous avions lu en manuscrit le commencement de l’Évangile de saint Jean, dans la même langue. Cette nouvelle version nous a paru généralement bonne, malgré les obstacles que le génie des langues tartares, et l’ordre inversif des membres de phrases opposent à la représentation fidèle de la construction originale, et particulièrement à la division des versets. Ce n’est pas ici le lieu d’examiner comment on a obvié à cette difficulté. Il suffit de dire que les caractères mandchous, qu’on a fait graver à Pétersbourg pour l’impression de cette traduction, sont calqués sur de bons modèles ; ils représentent très-exactement le style des livres imprimés à Peking. Ce sont incontestablement les plus beaux qu’on ait encore fait fondre en Europe ; ils ont une grande ressemblance avec les caractères que M. Tauchnits a fait graver à Leipsick.