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on réitéra la défense de se servir de vases et d’ustensiles faits de ce métal. L’empereur obligea aussi les marchands qui arrivaient dans la capitale, et en général les familles riches, de déposer leur numéraire dans les caisses publiques ; et pour faciliter le commerce, ils reçurent des bons qui eurent cours partout, et auxquels on donnait le nom de 錢飛 fey-thsian, ou monnaie volante. Cependant, trois ans étaient à peine écoulés, que l’on fut forcé de supprimer dans la capitale l’usage de ce papier, qui n’eut plus de cours que dans les provinces[1].

Thai-tsu, fondateur de la dynastie des Soung, qui monta sur le trône en 960 de J.-C., permit aux marchands de déposer leur argent et même des marchandises dans les différens trésors impériaux, et les bons qu’ils en recevaient furent appelés 錢便 pian-thsian, ou monnaie commode. On les reçut partout avec empressement. En 997 de J.-C., il existait de ce papier pour 1,700,000 onces d’argent, et en 1021 on en avait encore ajouté pour 1,130,000 onces[2].

C’est dans le pays de Chou, qui est la province de Szu-tchhouan de nos jours, qu’on a introduit pour la première fois un véritable papier-monnaie, c’est-à-dire des assignats qui remplacèrent l’argent sans être

    d’images en bronze, représentant Foe et les saints de sa religion. Aussi voyait-on reparaître le cuivre et la monnaie, après chaque persécution que cette religion essuyait en Chine.

  1. Wen-hian-thoung-khao, VIII, 39 et 40. — Kiun-chu-pi-khao ; l. c.
  2. Wen-hian-thoung-khao, IX, 6. — Khiun-chu-pi-khao ; l. c.