Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/360

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habitant la manière de la cuire, procédé dont ils n’avaient aucune idée. Durant mon séjour ici, Puti-ram a voulu que je prisse tous les jours du thé à la tartare ; on le prépare dans une théière d’étain, exactement semblable, pour la forme, à celle dont nous nous servons, et on le remue avec un morceau de bois fendu tel que celui dont on fait usage dans l’Inde pour la préparation du sprine beer. Ce thé me parait fort bon ; il a la saveur d’un potage. Les habitans du pays en boivent toute la journée, et la première chose qu’ils font en voyage après être parvenus au lieu de leur campement, c’est de préparer leur thé.

Un usage singulier appelé le mentike est répandu dans toute l’étendue du Kounawur ; au commencement de septembre tous ceux qui peuvent se remuer quittent leur village et montent sur la plus proche colline. Ils marchent lentement, et font un circuit de plusieurs jours au son des tambours et des trompettes. Ils se livrent ensuite à toutes sortes de divertissemens, font des courses de chevaux, des courses à pied, des tours d’adresse, jouent des farces, et passent le jour à danser, à chanter et à boire.

La route d’ici à Ladak par Schialkhur passe à travers plusieurs chaînes élevées ; cependant elle est fréquentée en tout tems, et les neiges de l’hiver ne la rendent jamais impraticable. J’avais entendu des rapports si effrayans de la rigueur des gelées, que je témoignai un jour le désir de voir comment les habitans se garantissaient du froid ; le lendemain matin Puti-ram se présenta devant moi en habit d’hiver ; le sien con-