Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/361

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sistait en une espèce de redingote faite de peaux de moutons, dont la laine était tournée en dedans et dont le dessus était recouvert de souklat (étoffe de laine très-épaisse, dont on fait des couvertures de lit en Europe) ; il portait un pantalon pareil, et par-dessus ses boites de longs bas de laine terminés par un pied de cuir garni d’une semelle de bois de deux pouces d’épaisseur ; ses gants étaient d’une épaisse flanelle et lui montaient jusqu’au coude. Par-dessus tout cela il avait une couverture de laine autour du corps, une autre sur les épaules, et un châle qui lui enveloppait la tête et la figure. Il me dit que tel était le costume d’un voyageur en hiver, et il ajouta qu’il ne voyageait jamais dans cette saison sans être suivi d’une mule qui portait sa charge de couvertures, et un autre habillement complet pareil au premier ; et que c’était là tout ce qu’il lui fallait pour la nuit, lorsqu’il était obligé de coucher sur la neige.

Les habitans de Soungnum parlent une langue toute différente du Kounowari et des dialectes tartares ; les infinitifs des verbes se terminent en pung et bung, et à mon arrivée je n’en comprenais pas un mot. J’ai rassemblé près de 1000 mots de la langue appelée thoburskid et autant du tartare et du miltchin ; je vous l’enverrai à mon retour ; autant que je puis le savoir, il n’y a pas moins de cinq idiomes distincts en usage dans le Kounowari. Ces divers dialectes ont beaucoup de mots communs ; mais ils diffèrent surtout par les désinences des substantifs et des verbes.

Un grand nombre d’habitans de Schouong vont faire