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répète, n’existât-il dans l’Inde que cette sorte d’ouvrage, on ne serait nullement autorisé à soutenir que les Indiens n’ont aucun monument historique. Ils existent, c’est à nous à les chercher si nous voulons les connaître.

Il est permis de croire que la littérature samskrite, au tems où l’Inde jouissait de sa liberté, possédait sur la même matière des compositions plus nombreuses et plus intéressantes. Sans cela, d’où viendraient ces listes des anciens rois du Guzarate du Bengale, de Malwah, de Gwalior, de Kanoudj et d’un grand nombre d’autres pays qu’on trouve dans l’Aïîn-Akbery, dans la géographie du P. Tieffenthaler, et dans plusieurs ouvrages persans. Il est certain qu’il existe encore plusieurs compositions historiques considérables relatives à l’Inde méridionale, qu’on a des chroniques du Kaschmyr, écrites en samskrit. Peut-on refuser de croire que c’est à des sources pareilles qu’a puisé l’auteur persan, qui a écrit l’histoire des anciens monarques de tout l’Hindoustan, et les écrivains de la même nation qui ont composé des Annales particulières du Guzarate, du Moultan, du Bengale, d’Adjmer et de plusieurs autres régions. Tous ces ouvrages existent à la Bibliothèque du roi, et il est permis de penser qu’il résulterait quelques importantes observations de leur seule comparaison. Si on pouvait joindre à ces précieux renseignemens les nombreuses inscriptions de tous les tems, et en toutes sortes de langues et de caractères alphabétiques, qui se trouvent en abondance dans l’Inde, on pourrait peut-être se flatter de recomposer un corps d’histoire sans doute assez