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contrait pas une seule habitation[1]. La guerre en avait chassé les Nomades, qui, depuis des siècles, erraient avec leurs troupeaux dans ces vastes solitudes, couvertes des plus beaux pâturages qu’on puisse voir, mais entièrement dépourvues d’arbres. Le gouvernement russe, dès qu’il fut en possession de cette contrée, songea à mettre à profit sa belle position sur les bords de la mer Noire, en y attirant une population industrieuse et commerçante. On distribua à des particuliers les terres encore vierges qu’elle renfermait, sous condition d’y former des établissements ; et il fût décrété, en 1796, qu’un port avec une ville, à laquelle on donna l’antique nom d’Odessa, serait établi sur remplacement du château ruiné d’Hadji-bey, pour servir de débouché, tant au pays fertile qui l’environne, qu’à toute l’Ukraine ; Si riche en productions territoriales.

La position avantageuse de ce nouveau port y attira bientôt des commerçans : mais ses progrès, dans les premières années de son existence, furent bien peu sensibles, soit parce que tout établissement nouveau ne saurait offrir au commerce ni les commodités, ni les garanties nécessaires ; soit qu’une administration

  1. On peut lire la relation d’un voyageur qui parcourut ce pays en 1793, et qui, pendant trois jours de marche, depuis Bender jusqu’à Otchakof, ne rencontra pas une seule habitation, pas un seul arbre, ni buisson ; il a dût nécessairement passer près de l’emplacement actuel d’Odessa. Voyez le Voyage en Crimée, suivi de la Relation de l’ambassade envoyée de Saint-Pétersbourg à Constantinople en 1793, traduit de l’allemand par M. Delamarre, p. 20.
    (Note de Wikisource : livre de Johann Christian von Struve disponible sur Internet Archive et Internet Archive).