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mal dirigée mit des entraves à son accroissement. Malgré cela, la population d’Odessa montait déjà à près de 4,000 âmes en 1803, époque où l’empereur Alexandre, sentant l’importance de cette place, assura son existence, en en confiant le gouvernement au duc de Richelieu, à qui il donna toute l’extension de pouvoir, si nécessaire dans une contrée aussi éloignée de la capitale de l’empire.

M. le duc de Richelieu, en arrivant à Odessa, trouva une bourgade dont les maisons, basses et en grande partie couvertes de chaume, étaient disséminées sur une assez grande étendue de terrain, où était tracé le plan de la colonie ; et une rade qui n’offrait point d’abri aux bâtimens. Odessa ne renfermait encore aucun des édifices, aucun des établissemens qui constituent une ville et un port commerçant ; aucun capitaliste n’avait encore pensé à s’y fixer ; ceux, qui y venaient pour trafiquer, s’en allaient après avoir terminé leurs affaires. Les onze années de l’administration de M. le duc de Richelieu suffirent pour opérer le plus étonnant changement qui se soit passé sous nos yeux.

Tout fut fait à Odessa dans l’espace de ce court intervalle. Des temples, pour les différens cultes professés dans ce pays de tolérance ; un hospice pour soulager l’humanité soufflante, un gymnase, et des écoles pour l’instruction de la jeunesse ; une grande jetée pour abriter les bàtimens contre la tempête, et plusieurs échelles pour embarquer et débarquer les marchandises ; un lazaret, pour préserver la ville de la peste ;