Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/97

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des marchés ; des casernes pour la garnison ; des trottoirs ombragés d’arbres ; une belle salle de bal ; enfin, une jolie salle de spectacle, et un jardin public : tout fut créé comme par enchantement. Les divers établissemens pour favoriser le commerce, tels que les banques d’échange et d’escompte, les chambres d’assurances maritimes, un tribunal de commerce, etc., Odessa les dut aux soins de M. le duc de Richelieu. La ville et son territoire reçurent une prodigieuse quantité de plantations d’arbres fruitiers et forestiers, et de nombreuses campagnes s’élevèrent de toutes parts dans les environs. Pour remédier au manque d’eau, qui souvent se faisait sentir pendant les fortes chaleurs de l’été, pour abreuver le bétail qui affluait avec les transports de grains à Odessa, on établit un immense réservoir d’eau, qui écarta tout-à-fait ce grand inconvénient. Les artisans de tout genre manquant dans cette colonie naissante, M. le duc de Richelieu y établit plusieurs familles industrieuses d’émigrés Allemands, choisis parmi ceux qui, à cette époque, venaient peupler les déserts de la nouvelle Russie : il pourvut de cette manière aux premiers besoins des habitans de la ville, et assura en même tems l’existence de ces émigrés, en leurs procurant les moyens de gagner leur vie et même de s’enrichir par leur travail.

Tout ce dont je viens de donner les détails, fût exécuté des ressources même de la ville, qui, dans les premiers tems, n’étaient assurément pas bien considérables ; mais les recettes et les dépenses étant réglées avec une sage économie, on ne fut que très-rarement