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Page:Journal asiatique, série 1, tome 3.djvu/10

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attributs, les mêmes aventures les caractérisent. On a seulement été contraint de changer le lieu de la scène, et, par une sorte de réciprocité, l’Occident est devenu pour les anciens Chinois ce que l’Orient était pour les Grecs, le séjour ordinaire des monstres et la région des êtres chimériques. Du reste, on a mis à conserver ces folies une scrupuleuse exactitude, qu’on souhaiterait de rencontrer souvent dans des sujets raisonnables. Les Calmouques connaissaient peut-être avant nous les héros de ces contes puérils dans lesquels Perraut n’a pas même eu le mérite de l’invention. Il importe peu que ces rapports roulent sur des circonstances frivoles ou de futiles absurdités. Ce n’est pas de leur plus ou moins de valeur qu’il s’agit. L’analogie existe : elle ne saurait être attribuée au hasard. En l’expliquant, on résoudrait des problèmes historiques dignes de toute notre attention.

Si des erreurs populaires on passe à celles des hommes instruits, je veux dire aux anciens systèmes de philosophie, on y trouve des marques non moins caractéristiques, et la matière de rapprochemens tout aussi concluans. Ceux-ci offraient à l’érudition une matière intéressante et digne de l’exercer. Aussi ont-ils été remarqués depuis long-tems. Mais si l’on ne manque pas de faits de ce genre recueillis dans les écrits des philosophes grecs et orientaux, on manque moins encore de systèmes imaginés pour en rendre raison. Toutefois, l’explication des rapports qu’on observe dans les opinions philosophiques des divers peuples de l’antiquité, laisse encore beaucoup à dési-